●Samedi 24 Septembre 2011●

Voila vingt heures qu'il avait reçu cet appel. Il avançait à présent dans la pénombre, le vent soufflant doucement sur son visage, alors que ses pas de velours ne laceraient pas le silence. La vie qui l’entourait lui rappelait la mort qui l’habitait. Peu à peu, les pierres parurent devant lui, alors que tout lui revenait en tête. Ce lendemain, à son réveil, ce jour où il avait couru jusqu'à cette église. Ses jambes, à présent, ne le portaient plus. Il tomba à genou. Comment pouvait-on vivre... survivre... quand on a plus rien qui nous en donne la saveur? Voila des années qu'il évitait ce lieu mais, à présent, il ne pouvait faire marche arrière. Il savais qu'il avait découvert ce terrible secret... Elle n’était pas morte. Elle survivait, tout comme lui. Ses mains, à présent, martelaient le sol en pierre alors que le sang s’écoulaient d’elles, ne ressentant pas la douleur physique. Elle était là, si proche, mais si loin à la fois...
*Comment avait-il put la livrer à ces hommes sans cœur? Comment avait-il put devenir cet homme sans cœur? Qui pouvait-il être pour mettre à mort une personne pour sa différence? Je me maudissait, plus que je le haïssait, car il avait changé, mais j’en portais aussi la responsabilité. Je l’avais tellement protégé. J’avais tant voulu lui facilité la vie que j’en avais oublié que seul les épreuves de la vie forgeaient, chez un homme, son humanité. Car, à tout posséder, on en voulait toujours plus et on ne reculait jamais devant rien. Mais l’heure avait sonné. L’heure où il allait, à présent, comprendre ce qu’il m’avait fait. L’heure fatidique qui lui montrerait que les choix qu’on fait ont toujours des conséquences, qu’on ne peut prétendre à une paix intérieure tant qu’on a pas fait un monde honorable. On est toujours maître de ses choix... Même si sa version d’une hypnose pouvait passer pour les autres, je savais, moi, qu’il avait voulu la vendre. Mais mon affection pour lui m’avais fait penser qu’il était toujours cet être bon qui ne voudrait pas de mal à une femme, quelle qu'elle fut. J’avais tout de même fait de mon mieux pour m’en assurer, mais cela n’avait pas suffit… Malheureusement… Je me rappelais de la rébellion dans le campement, de cette nuit où toute ma vie allait changer à jamais. Les fondateurs avaient peu a peu gagnés des partisans et, cette nuit fatidique, ils avaient fondus comme des loups, se multipliant sur le campement. J'avais prit Jake et j'étais partit rapidement pour Veritas. Mon cœur priait pour que Stefan la protège, ma tête me hurlait d’accourir plus vite… Mais à quoi bon se rappeler tout ça, à présent?

Il était là, sur le sol.

« Oh Katherine, je t’en prie, de là où tu es, m’entends-tu? Fait-il sombre, où tu es? Peux-tu compter les étoiles où tu es ? Comment te sens-tu ? Combien êtes vous? Te sens-tu comme moi, perdu dans ce monde qui semble vide sans l’être aimé ? Perdu ? Peux-tu trouver ton chemin? Je ferais la moitié du chemin si il est trop long, si tu te sens trop loin? As-tu peur, comme moi en cet instant? As-tu peur que l’éternité soit ainsi? Des milliers de nuits, seul... Alors nous sommes si près l’un de l’autre, juste séparé par ce mur invisible… J’en ai fais de la route, du chemin, mais jamais, oh non jamais, aucune autre n’a compté autant que toi. Aujourd’hui, on peut tellement de choses... Mais moi, je ne peux rien sans toi. Je prie dans cette lumière déclinante pour que cette longue nuit qu’est devenue ma vie suffise, juste pour te trouver... te retrouver mon amour. C'est la seule chose qui me tiens en ce monde. À présent, je ne chercherais plus la mort, je me battrai pour chercher tes bras, pour revoir ton regard, et sentir la douceur de ta bouche. Tu peux en être sûr... Aussi dur que sera le chemin, je me battrai pour toi. J’ai été lâche, plus d'un millier de fois... J’ai tenté la mort ou j'étais proche d'une ligne de faille qui, alors, m’aurait conduite à toi. Mais j’étais dans l’erreur... me pardonneras-tu ?

Je vous donnerais la preuve... la preuve que mon amour était sincère, que même le temps, si il touchait du doigt le paradis et, aujourd’hui, avait savouré l’enfer, a survécu et n’aura de cesse de vous trouver et de vous aimer comme aux premiers jours! »

Il était là, à genou, des larmes brûlant ses yeux depuis si longtemps sec.

*Mon dieu, je n’aurais de repos qu’une fois qu’il aura payé... qu’une fois qu'elle sera là, dans mes bras….*

M.P

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